Inmost, rapide aventure horrifique en pixel-art

Alors que je fouillais dans le Nintendo eShop de la Switch, je suis tombé sur la fiche de Inmost, proposé en promotion à 3,24€. Après avoir remarqué que le jeu avait été plutôt bien reçu et possédait une petite patte horrifique, je me suis donc laissé tenter.

Développé par le studio lituanien Hidden Layer Games, Inmost propose une aventure conciliant puzzle, plateforme, et éléments horrifiques. D’une durée de quatre-cinq heures environ, l’expérience a été pensée pour être faite en quelques séances voire d’une traite.

Trois personnages pour une histoire

La réalisation de ce studio indépendant (composé de deux personnes : Alexey Testov et Andriy Vinchkovskiy) a la particularité de présenter trois personnages jouables. On alternera ainsi entre une petite fille qui doit trouver le moyen de se faufiler dans les moindres recoins d’une maison et un homme plus âgé capable de sauter et d’utiliser divers objets. On pourra aussi contrôler un mystérieux chevalier dont le gameplay sera bien plus orienté action. Le lien entre les différents personnages sera clarifié à force d’avancer dans l’aventure.

Ces mécaniques propres à chaque personnage s’inscrivent dans une vraie logique narrative. A titre d’exemple, les passages avec la petite fille laissent une plus grande place aux lignes de texte. Ceux avec l’homme sont davantage orientés réflexion avec plusieurs puzzles à résoudre. Cependant, les puzzles sont dans assez (trop ?), le nombre d’actions possible à chaque énigme étant plutôt limité. On comprendra vers la fin du jeu que ces caractéristiques propres à chaque personnage font également sens avec l’histoire que Inmost souhaite raconter.

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Course-poursuite sous-terraine avec un monstre ©Hidden Layer Games, Chucklefish

Inmost, un jeu qui a quelque chose à raconter

Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, Inmost n’est en effet pas un simple jeu d’aventure. La narration, bien que cryptique, se clarifie de plus en plus pour mettre en avant des thèmes difficiles. Sans trop en dire, on peut divulguer que la notion de douleur est au cœur de la narration du jeu. Celle-ci est en effet régulièrement évoquée directement dans le texte. Mais surtout, Inmost finit par parvenir à nous faire comprendre et ressentir la douleur de ses personnages.

L’esthétique du jeu est irréprochable. Inmost utilise particulièrement bien les couleurs froides (quasi monochromes), et les différents effets font honneur au pixel-art. Le tout est accompagné d’une bande-son dans le ton de cette aventure qui s’affirme comme de plus en plus intimiste.

Inmost n’est pas sans quelques maladresses. Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’avoir des difficultés à réaliser une action pourtant simple, l’interaction avec les objets n’étant pas toujours optimale. Cela vaut surtout pour les passages avec la petite fille. A certains moments, la nécessité de faire demi-tour m’a également semblé contre-intuitive. Mais le problème vient peut-être aussi de moi….

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©Hidden Layer Games, Chucklefish

Inmost est-il vraiment un jeu horrifique ?

N’attendez pas de Inmost qu’il vous terrifie de la même façon qu’un Resident Evil 7 en VR. Le jeu présente bien quelques éléments horrifiques comme le monstre présenté plus haut. L’ambiance est également souvent lugubre, bien que des touches d’humour sont intelligemment dispersées à plusieurs moments. Le studio Hidden Layer Games a avant tout l’intention de raconter une histoire et de toucher ses joueurs plutôt que de les effrayer. Plusieurs passages avec la petite fille ont cependant parvenu chez moi à faire ressusciter certaines peurs enfantines.

Je recommande donc Inmost en premier lieu aux joueurs sensibles aux expériences ludo-narratives. Pour le grand frisson, bien d’autres jeux devraient cités sur ce site devraient être en mesure de vous le procurer !

Martin Karpinski

Trop trouillard pour jouer aux survival-horrors jusqu'à mes 18 ans. En 2008, Dead Space fut ma première porte d'entrée vers cet univers. J'ai depuis rattrapé mon retard, tant au niveau des classiques (Resident Evil, Silent Hill...) que des jeux indépendants. Si il me reste encore des lacunes, j'ai cependant créé ce site pour partager ma passion du survival-horror et certaines de mes réflexions. J'écris également pour le webzine Journal du Japon.

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