La zone ouverte de The Evil Within 2 : une idée à exploiter ?

Après un premier volet très dirigiste (sans que cela ne soit un reproche), The Evil Within 2 propose de visiter des zones ouvertes. Si cela ne dure le temps que de quelques chapitres, le rendu était particulièrement réussi. Au point que l’on puisse regretter le retour à une philosophie dirigiste sur la suite du jeu.

Pourquoi cette zone ouverte fonctionne (pour moi) ?

Le monde ouvert n’est pas un registre que j’apprécie particulièrement. J’ai en effet trop souvent tendance à m’y perdre et à ne plus savoir quelle quête suivre. La zone ouverte de The Evil Within 2 m’a plu en cela qu’elle était de taille assez réduite. De plus, les quêtes annexes sont peu nombreuses. Un des points souvent reprochés aux mondes ouverts est la dissonance ludo-narrative qu’ils procurent, ou du moins leur impact négatif sur la narration. A titre d’exemple, dans Zelda Breath of the Wild, le fait de remplir une multitude de quêtes annexes alors que Hyrule est dans le chaos peut sembler contradictoire.

The Evil Within 2 évite cet écueil. Si Sebastian Castellanos doit sauver sa fille au plus vite, les quêtes annexes consistent notamment à se procurer une arme ou à aider un personnage bloqué dans le STEM. Se procurer des armes ou munitions l’aidera ainsi à survivre dans la ville de Union. Quand au personnage de Sykes, il s’agit d’un allié qui se fait rare dans les environs. Malgré l’urgence de la situation, ces missions secondaires s’intègrent donc bien au récit.

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Une maison mystérieuse à visiter ©Tango Gameworks, Bethesda Software

Risques et implication du joueur

Cette zone ouverte incite également le joueur à explorer des zones optionnelles. The Evil Within 2 étant un survival-horror, le joueur s’attend donc à ce qu’elles regorgent de monstres. Le fait de décider soi-même de prendre le risque de faire de mauvaises rencontres implique davantage le joueur. Choisir de rentrer dans une maison abandonnée et sentir rapidement que quelque chose ne tourne pas rond est ainsi plutôt exaltant. Ce parti-pris s’oppose au premier The Evil Within qui s’apparentait plus à un train-fantôme (mais très réussi au demeurant). The Evil Within 2 permet davantage au joueur de se faire sa propre histoire (même si bien entendu les actions effectuées n’impactent pas le scénario).

Une fois passée cette zone ouverte, The Evil Within 2 reprend une trame plus linéaire. J’ai eu le sentiment que Tango Gameworks a voulu remettre l’état d’esprit du 1 sur le devant de la scène. Peut-être par peur de trop décevoir ? Dans tous les cas, cette légère incursion en zone ouverte avait été pour moi particulièrement convaincante et sied selon moi particulièrement bien au genre horrifique.

Martin Karpinski

Trop trouillard pour jouer aux survival-horrors jusqu'à mes 18 ans. En 2008, Dead Space fut ma première porte d'entrée vers cet univers. J'ai depuis rattrapé mon retard, tant au niveau des classiques (Resident Evil, Silent Hill...) que des jeux indépendants. Si il me reste encore des lacunes, j'ai cependant créé ce site pour partager ma passion du survival-horror et certaines de mes réflexions. J'écris également pour le webzine Journal du Japon.

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