Test Darkwood : promenons-nous dans les (sombres) bois

Darkwood est un jeu en 2D vue de dessus développé par le studio polonais Acid Wizard Studio. Sorti officiellement le 17 août 2017, il avait également bénéficié d’un accès anticipé le 24 juillet 2014. Ce survival-horror exigeant avait notamment communiqué sur son aspect vieille école, tant au niveau des graphismes que du gameplay. Découvrez ce test pour savoir si ce jeu est fait pour vous !

J’avais hésité à poursuivre mon exploration de cette partie inconnue du bois. La curiosité a finalement été plus forte. Je n’ai pas vu le temps passer et la montre indique déjà 18h. Déjà la nuit commence à tomber et ma lampe-torche n’éclaire plus aussi bien qu’il y a quelques minutes. En parcourant la carte et évaluant ma position approximative, j’essaie de trouver le chemin le plus proche menant à mon abri. Seul celui-ci pourra me donner une chance de passer la nuit vivant. Un grognement se fait entendre. Une de ces horribles bêtes m’a repéré. Je parviens à la semer alors que je m’engouffre de plus en plus vite dans la nuit. Je ne suis pas sûr de reconnaître cet endroit. Me serais-je perdu ? Bientôt, il sera trop tard…

Une utilisation intelligente du cycle jour-nuit

L’une des grandes forces de Darkwood est la tension qu’il parvient à générer grâce à son cycle jour-nuit. Ce survival-horror met un accent particulièrement fort sur la gestion des ressources. Ces dernières sont en effet essentielles pour protéger les refuges où vous passerez la nuit. Passé 20h, le (petit) monde ouvert cauchemardesque dans lequel vous vivez sera en effet surpeuplé de monstres qui chercheront à vous attaquer. Si les monstres sont également présents de jour, ils y sont cependant en nombre bien plus réduit (et souvent moins dangereux individuellement).

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Une des bases à protéger qui vous servira de cachette la nuit ©Acid Wizard Studio, Crunching Koalas

Il vous faut donc profiter de la lumière du soleil pour collecter bois, métaux, et autres ressources. Celles-ci vous permettront de fabriquer des barricades, mais aussi des armes et des pièges. D’autres ressources comme les champignons vous aideront à concocter une étrange injection ajoutant des compétences à votre personnage. A noter que toute nouvelle amélioration ajoutée vous demandera également de choisir un inconvénient affaiblissant légèrement le protagoniste. Une mécanique qui a sans doute comme but d’éviter que le joueur se sente plus puissant une fois la compétence activée.

Une fois la nuit tombée, l’accès à la lumière sera stratégique pour observer l’arrivée des monstres, mais aussi en éloigner certains. Pour cela, le générateur devra impérativement être allumé et alimenté en essence. Essence que vous devrez aussi trouver durant vos pérégrinations dans ces bois tortueux. Les monstres qui vous attaqueront la nuit seront rarement les mêmes et ont chacun leurs spécificités, vous obligeant à anticiper plusieurs cas de figure.

Avec un peu de chance, vous pourriez réussir à passer la nuit tranquille, sans rencontrer le moindre monstre. Mais quoi qu’il se passe, Darkwood parvient à maintenir un état de tension laissant le joueur aux aguets, à l’écoute du moindre bruit suspect. Jusqu’à la libération finale, sonnant à 8h.

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La torche vous éclairera dans les zones sombres mais ne sera pas votre meilleure alliée pour survivre ©Acid Wizard Studio, Crunching Koalas

Plongée dans un univers lugubre et prenant

Darkwood ne se limite cependant pas à explorer le jour et essayer de survivre la nuit. La survie vous récompensera en effet « seulement » avec des points de réputation, monnaie d’échange auprès des marchands du coin. Si vous mourrez, vous vous réveillerez le lendemain matin sans vos points. Ce qui est dommage, certes, mais pas dramatique.

Pour avancer, il vous faudra interagir avec plusieurs PNJ et réaliser les actions qu’ils vous demandent. Certains moments demanderont de faire un choix susceptible d’impacter sur l’avenir des personnages. Les différents embranchements possibles s’avèrent assez riches, offrant une vraie rejouabilité (en plus des différents modes de difficulté) pour les amoureux du jeu. Si l’univers et la trame narrative demeurent cryptiques, force est de constater que l’ambiance générale fonctionne. Les principaux personnages du jeu sont matérialisés lorsque l’on interagit avec eux (voir l’image ci-dessous), donnant davantage de corps à leur existence qu’en 2D. On trouvera aussi plusieurs photos et documents apparaissant dans un cadre « réaliste », favorisant l’immersion.

Les bois constituent également un décor particulièrement réussi qui donnent un certain cachet au jeu. Le sound-design fait quant à lui son effet, surtout avec un casque sur les oreilles. Craquements, grincements, grognements, vous interpellent tout au long de l’aventure, d’autant plus durant les phases nocturnes.

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La « chicken-lady », l’une des PNJ du jeu ©Acid Wizard Studio, Crunching Koalas

Une prise en main exigeante

Darkwood est un jeu exigeant où la moindre erreur peut vite se payer cher. Il est ainsi recommandé de faire sa première partie en difficulté normale, ne serait-ce que pour intégrer les mécaniques complexes du jeu. Certaines commandes ne sont en effet pas toujours intuitives et pourront demander un temps d’adaptation. Le jeu plaira à ceux qui n’aiment pas être pris en main mais pourra aussi en rebuter certains, si vous n’êtes pas à l’aise avec la gestion d’inventaire et le crafting (création d’objets). D’autant plus que le jeu ne propose pas de version française officielle…

Les mécaniques de combat consistent principalement à éviter les coups des monstres et à les frapper ensuite. Si les ennemis se diversifient (surtout à partir du chapitre 2), le principe reste assez basique et se renouvelle peu. A cela s’ajoute une jauge d’endurance qui se consomme dès que le protagoniste court ou donne un coup. Si celle-ci peut se justifier dans le cadre des mécaniques de combat, elle se révèle cependant assez frustrante lors des phases d’exploration. On devra ainsi très souvent s’arrêter pour que notre cher personnage souffle un coup, ce qui s’avère assez lourd. L’amélioration permettant de courir plus longtemps une fois par jour ne dure que trop peu de temps.

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Un sacré inventaire à gérer… ©Acid Wizard Studio, Crunching Koalas

Autre point noir : l’erreur CE-34878-0, se manifestant par une fermeture soudaine de l’application sur PS4. J’ai rencontré deux fois cette erreur lors de ma partie et si je suis parvenu à la contourner sans trop savoir comment, cela ne s’est pas fait sans difficultés. Le studio Crunching Koalas travaille actuellement à résoudre ce bug semblant lié à une sauvegarde corrompue. En attendant la correction, je vous recommanderais plutôt de l’acheter sur un autre support que la PS4.

Un survival-horror réussi mais qui se mérite

Malgré ces quelques points noirs, Darkwood reste une expérience qui vaut le coup d’être vécue. Exigeant, il intègre des mécaniques qui doivent être domptées mais qui participent à un gameplay plutôt riche et à de beaux moments de tension lors des phases nocturnes. N’hésitez donc pas à vous aider du Fandom Darkwood (également en anglais) qui vous donnera plusieurs conseils utiles. Les bois n’attendent plus que vous !

Note :

Martin Karpinski

Trop trouillard pour jouer aux survival-horrors jusqu'à mes 18 ans. En 2008, Dead Space fut ma première porte d'entrée vers cet univers. J'ai depuis rattrapé mon retard, tant au niveau des classiques (Resident Evil, Silent Hill...) que des jeux indépendants. Si il me reste encore des lacunes, j'ai cependant créé ce site pour partager ma passion du survival-horror et certaines de mes réflexions. J'écris également pour le webzine Journal du Japon.

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